Short Description
Leur attitude lors de l’entrée en Ihraam (consécration rituelle) et de la Talbiyah
Leur attitude lors de l’entrée en Ihraam (consécration rituelle) et de la Talbiyah
Cher frère,
Nos prédécesseurs avaient compris que le véritable sens de la consécration rituelle est de se détacher totalement de tous les désirs terrestres et de s'orienter avec son âme et son corps vers le Créateur des cieux et de la terre, Exalté soit-Il . Voilà pourquoi ils étaient troublés lors de l’Ihraam, au point de pâlir et de transir de peur, craignant que leur Hadjj ne soit pas accepté.
Dès qu'il entrait en état d’Ihraam et jusqu’à sa désacralisation, Anas Ibn Maalik, qu’Allah soit satisfait de lui, n’abordait aucune affaire de ce bas-monde.
Quant à 'Ali Ibn Al-Hussein, qu'Allah lui fasse miséricorde, son visage jaunissait et il commençait à frissonner dès qu'il entrait en état d’Ihraam et qu’il grimpait sa monture. Et lorsque ses compagnons lui demandèrent ce qu’il avait, il répondit « J’ai peur qu’Allah, Exalté soit-Il, me réponde 'Tu ne seras pas exaucé' ».
Et lorsque Dja’far As-Saadiq entreprit le voyage du Hadjj et voulut prononcer la Talbiyah, il changea de mine. Lorsque ses compagnons lui demandèrent ce qu’il avait, il répondit « Je veux commencer la Talbiyah, mais j’ai peur de recevoir une autre réponse que celle à laquelle j’aspire ».
Quant à Chorayh, qu’Allah lui fasse miséricorde, il était tellement silencieux et méditatif pendant son Ihraam qu’il ressemblait à une vipère muette.
Si, de nos jours, la majorité des pèlerins ne répètent pas la Talbiyah et si ceux qui la répètent ne le font pas à haute voix, nos prédécesseurs se comportaient autrement.
Abou Haazim affirma « Quand les Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, entraient en état d’Ihraam, leurs voix devenaient enrouées (à force de proclamer la Talbiyah) lorsqu’ils arrivaient à Ar-Rawhaa’ (un endroit tout près de Médine) ». Ils savaient que cela agréait à Allah, Exalté soit-Il, puisque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a dit
• « Djibriil (l’Ange Gabriel) est venu me dire d’ordonner à mes Compagnons de proclamer la Talbiyah à haute voix » [(At-Tirmidhi, Abou Daoud, An-Nassaa-i et Ibn Maadjah) (Al-Albaani Sahih)] ;
• « Les meilleurs rites du Hadj sont le ‘Adj, le fait d’élever la voix en prononçant le Takbiir et la Talbiyah, et le Thadj, le fait de faire couler le sang d'une bête sacrifiée » [(At-Tirmidhi) (Al-Albaani Sahih)].
Les actes d’adoration effectués par nos prédécesseurs pendant le Hadjj
Selon l’Imam Ibn Radjab, qu’Allah lui fasse miséricorde, la meilleure preuve de piété pendant le Hadjj, c'est l’accomplissement de la prière, car celui qui procède au Hadjj, volontaire surtout, sans le parsemer de prières est comparable à celui qui s’évertue à gagner un dirham, tout en gaspillant tout son capital. Pendant le Hadjj, les prédécesseurs avaient l’habitude de persévérer dans l’accomplissement des prières surérogatoires, en imitant le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, qui, pendant ses voyages, accomplissait les prières surérogatoires et la prière de Witr, même quand il était en croupe.
‘Aamir Ibn Ranii’ah, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta avoir vu le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, en voyage, en train d’effectuer la prière surérogatoire de nuit alors qu’il était en croupe et que sa monture prenait une quelconque direction (Boukhari et Mouslim).
De son côté, Ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, a dit « Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, faisait les prières surérogatoires et le Witr sur sa monture et celle-ci prenait une direction quelconque, mais pas la prière prescrite » (Boukhari et Mouslim).
En route vers la Mecque, Mohammad Ibn Waasi’ passait toute sa nuit en prière dans son palanquin. Il faisait signe à son chamelier pour qu'il parle derrière lui à haute voix afin de détourner les gens et les empêcher de l’apercevoir alors qu'il était plongé dans sa prière.
Et lorsque Masrouq partait en pèlerinage, il se prosternait très fréquement au point qu’il était toujours pris de sommeil dans cette position.
Quant à Al-Moughiirah Ibn Hakiim As-San’aani, il marchait du Yémen jusqu'à la Mecque pour accomplir le Hadjj, et lisait chaque nuit pendant son voyage le tiers du Coran. Il s’arrêtait, accomplissait la prière jusqu’à terminer son Wird, puis reprenait sa marche pour rattraper la caravane, ne la rejoignant parfois qu’à la fin de la journée.
Après avoir cité ces anecdotes, Ibn Radjab conclut « Cependant, nous recommandons seulement l’accomplissement sur le sol ferme des prières obligatoires aux heures prescrites, même s’il s’agit d’un accomplissement conjoint de deux prières conjugables [c'est-à-dire Adh-Dhohr avec Al-‘Asr ou Al-Maghrib avec Al-‘Ichaa’]. Or, le Musulman n’est pas autorisé à accomplir les prières de la nuit pendant le jour ou vice-versa, ni d’accomplir en croupe la prière prescrite ».
Les prédécesseurs se méfiaient de la fausse piété et de l’ostentation
Pour que le Hadjj soit accompli correctement et avec piété, le pèlerin ne doit jamais rechercher une fausse piété, une bonne réputation, l'ostentation, la vantardise ou l'orgueil qui pourraient entacher son pèlerinage. Il ne doit viser que l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il. Il doit faire preuve d’humilité, de servitude et de dévotion devant son Seigneur, Exalté soit-Il.
Les prédécesseurs, qu’Allah leur fasse miséricorde, se gardaient de souiller leur pèlerinage de la moindre fausse dévotion ou la moindre passion, conscients qu’Allah, Exalté soit-Il, n’accepte que les actions qui ne visent que Son agrément, se conformant ainsi à la Sunnah. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a rapporté qu’Allah, Exalté soit-Il, dit « Celui qui accomplira un acte dans lequel il m’aura donné des associés, je l’abandonnerai à son polythéisme » (Mouslim). Voilà pourquoi quand un homme dit un jour à Ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père « Qu'ils sont nombreux les pèlerins ! », il lui répondit « Qu'ils sont peu nombreux ! ».
Le juge Chorayh témoigna « Les voyageurs fourmillent mais les véritables pèlerins sont peu nombreux. Beaucoup sont ceux qui font le bien, mais peu sont ceux qui ne visent par ceci que l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il ».
Un jour, alors qu’il était en route vers la Mecque, ‘Omar Ibn Al-Khattaab, qu’Allah soit satisfait de lui, dit « Vous êtes venus ébouriffés, couverts de poussière, vous vous êtes adonnés à la récitation du Coran et vous avez accompli le sacrifice, ne convoitant aucun des biens d’ici-bas. Nous ne connaissons aucun autre voyage meilleur que celui-ci (c'est-à-dire le Hadjj) ».
Chers frères, gloire à Celui Qui a fait de la Maison un lieu de visite et un refuge pour les gens auquel ils se rendent sans pour autant en être rassasiés.
En fait, Allah, Exalté soit-Il, S’est attribué la possession de la Maison sacrée et a dit à Son ami privilégié Ibraahiim (Abraham), ‘Alaihi Assalam (sens du verset) « Et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour » (Coran 2226). Voilà pourquoi les cœurs aimants se sont attachés à la Maison sacrée de leur Bien-Aimé, Exalté soit-Il ; à chaque fois que celle-ci est évoquée devant eux, ils sont pris par le désir ardent de lui rendre visite, et à chaque fois qu’ils s’en rappellent, ils poussent des gémissements.
Quand l’un des pieux prédécesseurs vit la caravane des pèlerins qui se dirigeaient vers la Mecque, il fondit en larmes et s’écria « Dans quel faiblesse je me trouve », puis exhala un soupir et dit « Si ceci est le regret de celui qui est loin de la Maison sacrée, quel peut être le regret de celui qui est loin du Seigneur de la Maison sacrée ».
Celui qui voit arriver les visiteurs à la Maison sacrée, alors qu’il en est loin, est en droit de s'inquiéter et celui qui voit partir les convois de pèlerins, alors qu’il garde sa place est en droit de s'affliger.
L’attitude des prédécesseurs à ‘Arafat
Cher frère, les prédécesseurs avaient des attitudes très variées à ‘Arafah. Il y avait parmi eux ceux qui étaient envahis par la crainte et la pudeur, ceux qui s’accrochaient à l’espoir, et ceux qui aspiraient avec envie et anxiété à l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il. Mais, ils s'adonnaient tous à l’évocation, à l’invocation, s’empressaient vers leur Seigneur, Exalté soit-Il, tout en Lui vouant une prière fervente et une humilité absolue.
Lors de la halte rituelle, Motarrif et Bakr, fils de ‘Abd Allah Ibn Ach-Chikhiir, qu’Allah soit satisfait de lui, prirent place. Le premier invoqua Allah, Exalté soit-Il, en disant « Ô Seigneur, ne refuse pas l’invocation des pèlerins qui font cette halte à cause de moi ! », et le second de dire « Quelle station noble et pleine d’espoir pour exaucer les invocations des pèlerins, si ce n’était ma présence parmi eux ! ».
Pendant le Hadjj, Al-Foudayl dit à Chou’ayb Ibn Harb « Si tu crois que pire que toi et moi ont accompli cette halte rituelle, tu as tort ».
Lors de la halte rituelle, Anou ‘Obaydah Al-Khawwaas disait « Comme j’ai envie de rencontrer Celui qui me voit mais Que je ne peux voir ». Et après avoir répété les Takbiirs, il se tirait la barbe et implorait Allah, Exalté soit-Il, en disant « Ô Allah, j’ai effectué le Takbiir ; affranchis-moi alors ».
De son côté, Sofiaane Ath-Thawri avançait l’espoir. Ibn Al-Moubaarak a rapporté ce qui suit « La veille de la halte rituelle à Arafat, je m’approchai de Sofiaane Ath-Thawri qui était à genou, en larmes. Quand il se tourna vers moi, je lui dis 'Qui, de tous ces gens réunis, se trouve dans la pire situation '. Il me répondit 'Ceux qui croient qu’Allah, Exalté soit-Il, ne les pardonnera pas !' ».
Lorsqu’ Al-Foudayl vit les sanglots et les larmes versées par les gens la veille de la halte de ‘Arafah, il dit
- « Pensez-vous que, si ces gens se rendaient auprès d’un homme et lui demandaient un sixième de dirham, il le leur refuserait ».
- « Non », lui répondit-on.
- « Par Allah, le pardon d'Allah, Exalté soit-Il, est plus abordable que le sixième de dirham que pourrait leur donner cet homme », poursuivit-il.
L’attitude des prédécesseurs pendant le Tawaaf
‘Abdol-Madjiid Ibn Abi Rawwaad témoigna « Les pèlerins faisaient les circumambulations rituelles autour de la Ka’bah en évoquant leur Seigneur avec humilité. Celui qui les voyait comprenait immédiatement qu’ils étaient en train d’accomplir un rite et un acte cultuel ».
Tawous, qu’Allah lui fasse miséricorde, incarnait le modèle de cette description.
Etant donné que les femmes et les hommes se mêlent pendant le Tawaaf, il est fortement requis de baisser le regard. A ce propos Ibn Al-Djawzi a dit « Sachez que s’abstenir de regarder ce qui est illicite est une obligation, car laisser libre cours à son regard a des effets néfastes, notamment pendant l’Ihraam où les femmes dévoilent leurs visages. Par respect de cette situation éminente, celui qui craint Allah, Exalté soit-Il, doit réprimer ses passions. Nombreux sont ceux qui ont été corrompus en donnant libre cours à leur regard ».
De leur côté, les femmes, bien qu’en état d’Ihraam, ne doivent pas dévoiler leurs visages pendant le Tawaaf. Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, a dit « Des pèlerins voyageant à dos de chameau nous croisaient, alors que nous participions au pèlerinage en compagnie du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam. Chaque fois qu’un groupe passait juste devant nous, nous rabattions nos voiles sur nos visages. Quand ils nous dépassaient, nous les découvrions de nouveau ».
Les femmes doivent éviter de se bousculer avec les hommes pendant le Tawaaf et choisir les heures où il y a moins d'encombrement pour accomplir leurs circumambulations. En fait, la mère des croyants Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, faisait ses circumambulations à l’écart des hommes et ne touchait ni la Pierre noire ni l’angle yéménite en cas de bousculade.
Et quand son esclave affranchie lui dit « Ô mère des croyants, j’ai effectué sept tours autour de la Ka’bah et j’ai touché deux ou trois fois le coin yéménite », elle la gronda en s’écriant « Qu’Allah ne te récompense pas ! Qu’Allah ne te récompense pas ! Tu te mêles aux bousculades avec les hommes Tu devrais faire le Takbiir, faire un signe en direction de la Pierre noire, puis continuer la circumambulation ».
Ibn Mohib At-Tabari témoigna « Ce que font dans ces lieux sacrés certaines Mecquoises et d'autres femmes encore est une turpitude. Le vendredi soir entre autres, elles se mêlent aux hommes et se bousculent avec eux, tout en montrant leurs parures, en portant des parfums agréables, ce qui perturbe et attire l’attention des dévots qui accomplissent le Tawaaf. Certaines font la circumambulation sans chaussettes. Parfois, les pèlerins peuvent involontairement les toucher, ce qui constitue une source de corruption qui a répandu la calamité et que les gens ont eu l’habitude de ne pas dénoncer ».
Partant, le pèlerin doit assainir son Tawaaf de toute illicéité, pour ne pas risquer le châtiment le plus sévère à cette immoralité dans ces lieux saints.
Rappelons qu'Isaaf et Na-ilah, les deux idoles adorées pendant la Djaahiliyah, étaient un homme et une femme de la tribu de Djorhom qui étaient entrés dans la Ka’bah pour s’embrasser, ce qui entraîna leur transmutation immédiate en deux pierres.
Qu’Allah fasse l’éloge de notre Prophète Mohammad, ainsi que de sa famille et de ses Compagnons, et leur accorde le salut.
Dar Al-Watan
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